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Édition pro Adventure

Il y a quelques mois de cela, je vivais une intéressante expérience avec un éditeur. Elle n’a débouché sur rien et il ne faut pas faire de généralités mais sur ce coup-là, j’ai trouvé qu’il y avait de quoi rendre un sceptique définitivement athée.

L’édition de manga français, c’est casse-gueule.
Sérieusement, la France est le second pays consommateur de mangas ; le manga, on l’aime, on l’ingurgite en intraveineuse et de la pure s’il vous plaît !, directement depuis le pays créateur, la source originelle. Comment tenir la concurrence face à une industrie savamment huilée dont les rouages sont impossibles à reproduire ici ? Sans compter la manière de traiter les sujets propre à une culture totalement différente de la nôtre et qui participe à son succès.

Pourtant, on essaie. On y croit. On se cherche. Finira-t-on par trouver quelque chose de viable et quoi ? Ce sont de grandes questions qui n’ont pas encore trouvé de réponses, même si on avance avec chaque projet d’édition, quel qu’en soit le résultat.

Hé! He ! Manu, tu décen ?? Yolo  !

L’année dernière, peu avant Japan Expo, le directeur de publication d’une maison d’édition semblait prospecter via Facebook pour trouver de nouveaux poulains. Je reçois un message assez succinct aux allures copier/coller à la forme très éloignée de ce que je m’attendrais à lire d’un professionnel.

Je bugue sur la forme parce que je me dis que tant qu’à c/c un message impersonnel à tes correspondants, faire un effort de présentation et d’écriture serait un minima. Mai aller, passon, je sait que je suis trop tatiyons la deçu. Et puis, il arrive de trouver un fond intéressant même si la forme n’y est pas. Ce qui compte, c’est la beauté intérieure ! *Dit-on*

Sauf que dans ce cas, le fond aussi me fait un chouïa buguer.

En admettant que je sois intéressée… Qu’est-ce qui te dit que je vais à Japan Expo ? Tout le monde ne va pas à Japan Expo. Tout le monde n’habite pas à côté de Japan Expo. Si j’habitais Marseille ? Et ce message est envoyé le 1er juillet pour le 4 ? =_=

Je suppose que mon interlocuteur n’a pas pris ces hypothèses en considération et que dans la mesure où il me contacte via facebook, il a dû apercevoir mon actualité du moment qui signale que j’aurai un stand à Japan Expo et supposer que j’y serai forcément présente.
Ce qui en réalité me fait tout autant buguer.
Il pense donc que j’ai un salon de cette envergure en cours : ce n’est pas vraiment le moment idéal pour discuter, d’autant plus si au bout du compte il me demande de préparer des choses pour ce rendez-vous… Je suis en plein bouclage, j’ai autre chose à faire. Et puis, caser cette entrevue pendant l’installation du stand ??? Youpie tralala !

C’est bête mais en quelques lignes, j’ai l’impression qu’on a déjà posé les bases d’une relation où l’une des parties prend ses aises sans faire trop d’efforts alors que l’autre va devoir apprendre à faire des saltos. Et, bizarrement, j’ai déjà les genoux qui grincent. 😑

Du test du degré de flexibilité et de soumission de l'auteur

On est en plein rush depuis des semaines, la tension monte à l’approche du salon, j’ai conscience que je dois être excessivement irritable. Je dois me reprendre et être moins négative. 🙏

C’est que, de base, j’ai déjà pas mal de réserves concernant le sujet de l’édition professionnelle, trop peut-être. D’autant plus après avoir entendu quelques récits d’expériences qui se sont généralement très mal passées pour des personnes pourtant bien plus averties que moi. Ça ne me faisait pas rêver avant et encore moins maintenant.
Si une occasion (qui me semble viable) se présente, je la saisirai évidemment, mais je ne cours pas après tout et n’importe quoi non plus, d’autant que je suis plutôt satisfaite avec ma tambouille d’auto-édition.

Bon, allez. Se reprendre et moins négative, j’ai dit. Et puis je suis quand même très curieuse. Bah oui, quand même. Je réponds donc succinctement mais positivement au mail en demandant à changer le jour du rendez-vous. S’ensuit quelques échanges de mails *salto ! salto ! dans le bouclage* pour finalement se fixer quand même sur…  le  jeudi 4 ! *SaAaaltoooOOooo !* J’ai au moins pu obtenir que le rendez-vous ait lieu en fin d’après-midi. :/

Jeudi. Premier jour de la Japan Expo. Le rush ne rate pas. Hé bien, la bonne blague, c’est que mon cher correspondant ne viendra pas et que je ne le saurai que par sa brillante absence.
Oui, oui, ma bonne dame. 🤗

Si je pensais à tort que l’accroche avec le premier mail était mauvaise, un coup comme ça n’aide pas à changer la donne ni mon impression que les auteurs sont insignifiants et qu’on peut en faire ce qu’on veut. Après tout, c’est bien connu, les auteurs sont prêts à tout et tout endurer pour être publié.

L'auteur qui n'a pas de boule de cristal pue.

Ô surprise ! Une semaine plus tard, mon correspondant a dû sortir de sa faille temporelle, je découvre un nouveau mail dans ma boîte de réception. J’ai quand même droit à des excuses et il propose de poursuivre.
LEVEL UP : un message en bonne et due forme quasi sans fautes.
edition_002Je ne suis pas fermée à la conversation mais je reste en retrait. On m’a déjà bien échaudée alors que je n’avais rien demandé. M’est d’avis que lorsque l’on va démarcher quelqu’un, c’est qu’on a quelque chose à lui demander (et lui proposer en retour normalement). Mais à ma petite déception, il semble impossible de savoir ce dont il est question ici et mon interlocuteur reste vague.

edition_003

Donc, l’éditeur semble me démarcher un peu à l’aveugle et attendre que je présente des idées ou dossiers(?) dont on pourrait alors discuter pour de potentiels projets futurs éventuels… Hum, oui c’est très « en gros ». Tout ça me paraît très vague et très approximativement hasardeux.

Il a zyeuté la fanpage et vu mon parcours, il a déjà eu un aperçu. D’ailleurs il me contacte. Alors, c’est quoi le plan ? Faut-il que je lui propose un/des projets ? Genre, je balance toutes mes idées et il fait son marché ? Présenté comme ça, j’ai juste une grosse envie de dire non. Mais pas de précipitation, les mots d’ordre sont : positivisme et ouverture d’esprit…
Aurais-je l’air d’abuser si je demande simplement un peu plus de clarté ou de précision  ? En envisageant qu’il y ait une vague idée de proposition derrière tout ça, que je sois assez intéressée pour prendre le temps de préparer des dossiers, il me semble qu’avoir un minimum de cadre par rapport aux attentes de l’éditeur serait une chose normale, ne serait-ce que pour ne pas proposer tout et n’importe quoi.
C’est plutôt déroutant et assez désagréable d’avoir à tirer les vers du nez de mon interlocuteur pour obtenir des informations basiques pour savoir de quoi on parle. :/


J’ai besoin d’informations !!!! C’est un dossier qui est attendu ? Si oui, pour quel format de projet ? Je ne vais pas proposer une série s’il ne veut qu’un one-shot. Est-ce que c’est bien du BL ? Même cette information est une déduction personnelle sans confirmation à aucun moment. Alors en admettant que le créneau soit BL, ok, mais pour quelle tranche de public ? Plutôt type shonen-ai ou carrément yaoi ? Une préférence pour le genre ? Ou bien ai-je carte blanche ? En gros…

« Mec, tu veux mais… tu veux quoi ??? Donne-moi juste un indice, une charade, un mime, cligne de l’œil… »


À ce stade des échanges, je ne sais toujours pas pour quoi l’éditeur m’a contactée. C’est quand même pas facile pour discuter… *soupir*

Hé bien, apparemment, l’éditeur a dû trouver un auteur beaucoup plus enthousiaste qui a su lire dans ses pensées sans trop poser de questions. Je n’ai eu droit qu’à une belle queue de poisson. Voilà !

"Édition professionnelle", des mots magiques ?

L’édition professionnelle ne m’a fait rêver que jusqu’à la réalisation de mon premier one-shot. À la fin de ces planches, entre le temps et l’énergie que ça m’a pris, malgré le plaisir et la fierté d’avoir réalisé ma petite histoire qui ne tenait pas debout , il était évident qu’en faire un métier était impossible. Trop de temps investi pour ce que ça rapporterait si quelqu’un en voulait, à garder en loisir/plaisir. 

Pourtant, l’idée reste ancrée que l’édition professionnelle est un aboutissement. Des tas d’auteurs triment pour être édités alors que dans le même temps, ça ne signifie plus vraiment grand chose. C’est une triste contradiction. Un éditeur semble pouvoir mettre des étoiles dans les yeux d’un dessinateur avec « édition professionnelle », sans rien ajouter, comme si cette formule était auto-suffisante. Moi, je me demande encore sincèrement ce qu’il y a derrière cette formule.  Si vous en avez une idée, dites-le moi. Détrompez-moi sur mes idées reçues et expliquez-moi !

Avoir son nom sur son tome distribué à grande échelle ?
Disons que c’est une fierté non négligeable mais tellement pas essentielle.

Le salaire ?
Les auteurs fomenteraient une conspiration en nous faisant croire qu’ils sont payés une misère et mourraient de faim pour donner le change ?

Faire carrière ?
Dans un secteur qui essaie de survivre, j’ai un doute…

Travailler avec des professionnels ?
Les éditeurs de mangas en France sont des acheteurs de licences préalablement éprouvées au Japon. Hormis quelques rares exceptions, en terme de réalisation, ils n’ont généralement pas plus d’expérience que les auteurs qu’ils essaient de lancer et qui eux-mêmes essaient de créer le manga français. C’est là que le bât blesse un peu quand certains tendent à trop intervenir dans le processus créatif.

Bref,  la magie a quand même du mal à agir…

Conclusion

En ce qui me concerne, que l’édition professionnelle n’ait pas beaucoup à apporter, ce n’est pas vraiment le problème. Bah non. Si on peut se contenter des gains de l’auto-édition, on peut se contenter de ceux de l’édition professionnelle. Non, ce qui me fait y regarder à deux fois alors, ce sont les inconvénients.
Pour ne rien avoir de plus (ou à peine), il faut sacrifier sa liberté en acceptant qu’un tiers ait le mot final absolu sur le projet (jusqu’à son existence-même), envisager que bon nombre de contraintes subies avec plaisir en auto-édition deviennent de lourdes obligations inéluctables, qu’une chose qui était réalisée de façon cool se transforme en boulot de forçat voire piège à loup… Y’a quand même plus sexy comme offre. Alors, si on pouvait arrêter en plus de faire comme si on nous faisait une fleur, ce serait pas mal pour commencer. 😩

 

30 commentaires

  • Haru

    Pourquoi je ne suis qu’à moitié étonnée ? Pourquoi j’ai l’impression que ces éditeurs sont à prendre avec des pincettes ? Pourquoi l’artiste doit-il être à sa disposition ?
    Bref, pourquoi en te serrant la pince (s’il daigne te rencontrer) je peux lire dans ses yeux : « toi je vais t’enculer mais avec le sourire ! »
    Honnêtement depuis que j’ai découvert Japan Expo, mon fantasme d’édition pro a laissé place à celui de l’amateur qui se gère bien tout seul. J’ai entendu trop de mauvaises expériences ! Et puis soyons réalistes : perso la vie de pro c’est trop de contraintes !
    Finalement ma vie d’assimilé fonctionnaire avec mes plages libres occupées à dessiner me vont bien. Je suis trop attachée à mon intégrité personnelle, mes pleins pouvoirs sur mes productions pour aller tout foutre en l’air pour la gloire. Je sais, je suis une misanthrope finie !
    Comme dit notre Pretty woman, c’est moi qui dit où, quand, comment et combien !
    Sérieux, ton éditeur, un sacré saltimbanque !

  • Rakjah

    Pas mal dans le genre ^^ » Effectivement, une approche professionnelle et respectueuse…

    Blague à part, je rejoins l’avis de pas mal de gens ici. Avant de connaître le monde du fanzinat (il y a seulement 3/4 ans) je n’avais jamais envisagé la solution de l’auto-édition. Mais plus j’y pense, et plus je me dis que pour les auteurs, c’est la meilleure solution. Pour les lecteurs aussi. L’auto-édition, ça permet de conserver un lien beaucoup plus fort avec ses lecteurs et pouvoir les rencontrer IRL, discuter avec eux, écouter leur avis. Bref, ça a un certain charme qu’on retrouve moins chez les grosses maisons éditoriales qui imposent des tas de contraintes aux auteurs et arrêtent prématurément leurs séries, faute de succès.

    Je ne suis encore qu’une simple novice, je n’ai pas d’expérience en la matière, mais je me suis bien renseignée sur le milieu de l’édition pro et plus j’en apprends, plus ça me scandalise.

    Je fais souvent l’analogie avec les agriculteurs et les supermarchés. Les agriculteurs triment et sont payés une misère pour leurs récoltes, ils doivent respecter certains calibres pour les fruits et légumes et peuvent parfois voir leur marchandise leur être retournée sans aucune explication. A l’inverse, quand ils viennent sur les marchés vendre leur marchandise, c’est beaucoup plus convivial et ils s’y retrouvent. Enfin, peut-être que j’idéalise un peu…

  • SuperSoyouz

    Je ne sais pas ce qui m’énerve le plus dans ton aventure : le fait que le mec qui te contacte sans même avoir fait une recherche sur toi, qu’il considère le « contrat pro » comme le saint graal ou bien qu’il te contacte et ENSUITE te demande de te vendre alors que c’est à LUI de te séduire et pas le contraire.
    Ca me débecque de voir les auteurs considérés à peine mieux que du détail qui doit produire beaucoup pour des clopinettes. C’est dire à quel point ils considèrent le travail des auteurs comme du boulot à la chaine, interchangeable et mécanique et qu’on le paye encore trop cher !

    • Clover

      Je t’avoue, devant ses mails, le fanzinat m’a paru moins amateur et bordélique.
      À la limite, devoir se vendre/vendre un projet, ça ne me semblerait pas si choquant. Si le type était arrivé en disant : « on aime bien ce que tu fais, on envisage peut-être un projet d’édition pro, un one-shot histoire de tester, donc si t’essayais de nous présenter un truc dans tel créneau pour voir  » déjà ça aurait été une base pour la discussion. Sans s’engager de trop, on saurait au moins de quoi on parle, s’il y a matière à poursuivre et approfondir, pondre un projet et essayer de leur vendre. Mais là, on sait même pas sur quel terrain on est ni de quoi on parle (enfin, c’était peut-être évident dans sa tête, hein). Je vois même pas comment on peut se vendre dans ce cas-là .
      T’imagines la p’tite annonce : « cherche H/F dans immeuble ancien refait à neuf. Expérience souhaitée. Pas sérieux s’abstenir. »

      • SuperSoyouz

        Ha oui si ça avait été ça, « t’as un projet à nous vendre ? » carrément. Mais là…
        En fait je me dis que tout le monde entier fonctionne sur la fondation très solide du « personne ne sait ce qu’il fait mais fait semblant de gérer la situation ».

        Et ta petite annonce illustre bien la situation, laisse moi rire bien bien jaune !

  • Ume Yamkumi

    Et ben dite donc! J’ai discuté récemment avec un éditeur de manga français (je ne citerais pas son nom qui sait) qui m’a un peu fait réaliser que le milieu de l’édition (=_=) c’est pas tout rose.
    Mais ce qui me choquait le plus au cours de cette conversation c’est combien l’auteur, celui qui crée son histoire, confie son bébé était surexploité. Je comprends maintenant ce qui se passe depuis quelques années au Japon ou des auteurs récupèrent tous les droits auprès des éditeurs sur leur série.
    Ainsi j’ai appris que les mangakas japonais ne touchaient environ que 6 à 8% sur la vente papier alors que l’éditeur touchait entre 70 et 80% sur ce même titre le reste allant à l’impression, la publicité…
    J’étais choqué! Oui je savais que les mangakas étaient exploités mais à ce point. Et je t’assure qu’on a parlé chiffre genre le prix moyen de l’acquisition d’une licence, combien l’éditeur japonais y gagnait, combien lui en tant qu’éditeur français y gagnait et combien l’auteur y gagnait (et devine qui gagnait encore le moins).
    Et je dois dire que je me suis dit mais c’est déguelasse. Comment peut-on faire ça!
    Oui les éditeurs ont tendances à se croire tout permis!
    Pourtant je dois avouer que ces dernières années mes petites perles de lecture c’est dans le milieu de l’autoédition que je les ai trouvé.
    Pour en revenir à ce que tu disais, ce manque totale de respect et ce je m’en foutisme que j’ai ressentie à la lecture des réponses laconiques que t’avait donné cet éditeur reflète tout à fait ce que sont les éditeurs aujourd’hui pas tous heureusement mais beaucoup malheureusement et dans le milieu du manga très peu de passionnés sont encore de la partie. Pour beaucoup c’est l’appât du gain.

    • Clover

      Le pourcentage accordé aux mangakas ne me choque pas tant que ça, c’est pratiquement la part que l’on retrouve pour les auteurs dans l’industrie du livre en France. Mais oui, c’est ahurissant car les auteurs sont ceux qui touchent le moins dans la chaîne alors que sans eux, il n’y aurait pas de chaîne du tout. À côté de quoi, on leur demande de donner plus que leurs tripes et de faire un boulot de forçat sinon ouste !
      Là-dessus, même si je trouve tout cela injuste/ahurissant/etc., je suis pas en peine pour les auteurs/dessinateurs, etc.. À partir du moment où ils signent, c’est qu’ils acceptent les conditions et règles du jeu et par là ils entretiennent la machine. Ça n’a pas de fin.
      Tout ce que je peux faire, c’est regarder à ma porte. Les règles ne me plaisent pas, je ne joue pas.

    • Clover

      Tellement !
      J’veux dire, même en essayant très fort, je sais pas si c’est possible de cumuler autant de… ratés ! T’as envie de dire : « Hé mec, si tu voulais pas me parler, suffisait de pas me parler ! » =’D

  • LadyKya

    J’ai bien aimé le « je n’ai pas pu m’organiser pour vous voir », alors que c’est lui qui te donne le rdv!!! X_x
    C’est un peu genre vous voulez vous faire éditer, attendez on va trouver un truc….
    C’est ça qui est bien avec les mails, c’est que même si tu as envie de leur tordre le coup, pour répondre, tu essaies de redevenir zen!!
    N’empêche, qu’elle aventure!!!

  • yuzuki-onirichan

    Merci pour ce témoignage, pour moi qui écrit un peu dans mon coin avec le rêve lointain de pouvoir un jour en faire quelque chose, c’est intéressant de découvrir le coté obscure de la sainte édition professionnel. ça encourage à rester prudent quoi qu’il arrive :/

    • Clover

      Il faut toujours rester prudent, d’autant plus dans le circuit professionnel où tout est sous le coup de la loi. Ce que tu signes aujourd’hui pourra servir à te pendre demain sans que tu l’aies vu venir =’D
      Après, je rappelle que je parle ici d’une expérience personnelle, concernant le manga, ce n’est pas à généraliser :3 Question écriture, je pense (j’espère) qu’il y a de grosses différences, c’est un circuit en place depuis un moment.

  • CelticPhenix

    Je ne dessine pas, mais j’écris. Personnellement, j’ai opté pour l’auto-édition pour mon roman. Tant qu’à passer des heures et des heures à travailler comme un forçat pour faire naître une histoire qui n’était que dans mon imagination et faire vivre toute une panoplie de personnages qui me donne quelques fois l’impression d’être schizophrène, autant en garder le contrôle du début à la fin! De plus, malgré les contrats que les maisons d’édition québecoise peuvent faire signer aux auteurs, rien ne garanti les droits d’auteur si la maison d’édition vient à tomber en faillite. La loi provinciale qui devrait les protéger est déclarée nulle, car c’est la loi fédérale sur les faillites (et cie) qui prévaut. Dans ces cas-là, c’est encore les auteurs qui écopent et risquent de perdre tous leurs droits. Alors, autant se débrouiller toute seule comme une grande!

    • Clover

      Alors, on ne peut même pas se dire qu’on va changer de pays pour améliorer notre condition >u>
      On se comprend sur la partie contrôle. Pour ma part, je travaille quasiment toujours avec d’autres personnes, ça tourne en fonction des projets, ça permet d’avoir différents points de vue, de confronter des idées et perspectives qu’on n’aurait pas tout seul, pourquoi oui mais aussi pourquoi non. Ce qui m’angoisse concernant les éditeurs, c’est l’idée d’un discours unilatéral hors de propos « toi amateur, écouter monsieur big professionnel boss » =’D

      • CelticPhenix

        C’est exactement ça! Parce qu’ils sont « une maison d’édition », ils croient avoir la science infuse! Nous, nous ne sommes que des parties négligeables. Les petits nègres qui fournissent le travail pour leur faire faire des bénéfices, les librairies étant ceux qui tirent le mieux leurs épingles du jeux avec leur 30 à 40% de profit sur la vente d’un livre. Oui, quelques fois cela peut être bien de passer par une maison d’édition reconnue pour se faire connaître vu leur réseau de distribution. Mais je me dis qu’avec Internet, les auteurs peuvent renverser la donne. Ce ne sont pas les outils qui nous manque pour faire nos propres publicités et gratuitement en plus! 🙂

        • Clover

          Je ne sais pas comment se fait la répartition sur la chaîne de production/distribution par chez toi mais ici, un libraire te sauterait à la gorge si tu lui disais ça =’D
          Pour le côté science infuse, disons que je veux bien comprendre la grosse boîte qui a déjà un bon gros catalogue et qui se la joue professoral dans une branche déjà bien rodée et face à un nouveau venu. Je ne cautionne pas forcément mais je comprends.
          Dans la branche manga français, quelque chose qui n’existe pas encore vraiment et définitivement, je ne vois pas comment on peut se la jouer science infuse u_u

          • CelticPhenix

            Pour ce qui est du libraire qui saute à la gorge… euh.. ils ne feraient jamais ça voyons! Ils sont trop bien élevé pour ça! 😛 **** venant d’une fille qui a été libraire pendant un peu plus de 7 ans… *** 😀

            Pour ce qui est du manga français, ça je peux pas dire. Mais au Québec, c’est quasi existant pourtant le marché est là. 🙁

              • Clover

                xD Pas de soucis !
                La question du marché reste délicate. Ce nous nous considérons comme un marché est-il également perçu comme un marché viable par un éditeur professionnel ?

                Ça me rappelle une question que j’avais eue. Du genre « est-ce que je présenterai ou pourquoi est-ce que je n’ai pas présenté cxn à un éditeur ? » Passons les détails, le point important de ma réponse ici était que si un éditeur avait pris le risque de lancer cxn, il aurait sûrement avorté la série très tôt : pas assez rentable assez vite. Pour l’éditeur qui engage des frais, il faut que ça se rembourse vite pour faire tourner la machine. En gros, faut faire un buzz. Ce qui est ridicule puisqu’on balbutie encore avec le manga français. cxn a bien démarré, ce qui a permis de poursuivre et le gros succès a commencé à se faire sentir vers le tome 3. Ce bon démarrage, s’il a été suffisant pour poursuivre en amateur, n’aurait certainement pas satisfait les attentes chiffrées d’un éditeur pro.
                C’est bête mais je comprends aussi ce point de vue.
                Et on n’est pas avancé avec ça =’D

                • CelticPhenix

                  Je comprends aussi le point de vue des maisons d’édition. Le hic, c’est que c’est une roue qui tourne… Pour avoir des ventes rapides et « éclairs » sur un livre, il faut que l’auteur soit connu. Or, pour être connu, il faut avoir au moins publié quelques livres… les succès instantanés sont plutôt rares. Et avec les conjonctures économiques des dernières années, les maisons d’édition sont plutôt frileuses en général avant d’accepter un nouvel auteur. Ils veulent être certain du succès du livre avant de débourser pour la publication. C’est parfaitement compréhensible, mais frustrant pour les auteurs qui cherchent à faire leur chemin dans le monde du livre. 😛
                  Mais bref! On est des irréductibles gallois nous les auteurs. On continu d’avancer envers et contre tous par passion pour l’écriture ou le dessin de manga dans ton cas! 🙂

  • Kichee

    Ça fait rêver, dis donc 🙁 ! Ébouriffant de professionnalisme le gars, wouaouh… on ne peut qu’espérer qu’il ne soit pas trop représentatif de la profession…

  • Shizuka

    Franchement, je suis d’accord.
    Avant mon rêve c’était l’édition pro, c’était tout ce que je visais, mais depuis la dernière Japan Expo, où j’ai pu recevoir quelques anecdotes par rapport à ça (Haaa, les embouteillages, ça permet au moins de discuter -u-) Et finalement, c’est plus du tout quelque chose qui me tente (enfin, j’irait pas chercher à tout prix à me faire éditer)
    Donc, l’auto édition, c’est cool :3 Surtout que, même si je suis pas très causante irl, j’adore parler avec des fanzineux, lecteurs ou auteurs, et l’ambiance des conventions >u<

    • Clover

      En effet, l’auto-édition, les webcomics et le fanzinat se portent plutôt bien ces derniers temps. Vaut mieux avoir un « vrai » job alimentaire, même petit, et dessiner à côté qu’aller se tuer en pro pour dix fois rien.
      Faudra qu’on s’échange les anecdotes à l’occasion ! 😀

  • Lou

    J’ai survolé, je lirais bien mais pas ce soir j’ai d’autres choses à faire, comme préparer mes valises 😉
    J’espère que t’aimes le caramel au beurre salé <3
    Puis moi et tous les autres on t'aime, y a que ça de vrai :p

  • Charlie

    Plus j’y réfléchis, plus je me dis que l’auto-édition c’est bien. Ca a des contraintes et beaucoup de frustration, mais je pense que dans l’autre cas aussi.

    • Clover

      Pire dans l’autre cas à mon avis vu que c’est « plus sérieux » et pourtant je me demande si la joie qu’on en retire est aussi proportionnellement plus grande qu’en amateur :d

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