
La naissance des doujins
En 2007, je suis membre de l’Association Kejhia qui produit des amateurs de manga autour de fanzines collaboratifs, les fanzines Kejhia Touch! qui publient des histoires classées shoujo et en parallèle, les fanzinee Level0 qui publient des one-shots orientés shonen/action. Ça fait déjà trois ans qu’on tourne comme des malades, qu’on rencontre des tas d’autres dessineux animés par la même passion pour la réalisation de manga, de projets, de délire. On est des machines de guerre !!!! sur le point de péter un câble… owo
Mais quand t’es une machine de guerre comme nous, le pétage de plomb est un peu particulier. On n’a pas tout envoyé valser pour souffler un peu. Disons que pour les fanzines Kejhia Touch! et Level0, on voulait donner le meilleur de ce que l’on pouvait faire. C’était beaucoup de pression à essayer de peaufiner des scénars originaux, les dessins, tout le boulot autour, on était perfectionnistes en tout. Pour une mentalité de ce genre, le pétage de plomb, c’était… de produire sans se prendre la tête.
Ainsi donc, le contraire de nos habitudes, c’était de torcher un one-shot, en laissant tomber les nobles catégories du shoujo et du shonen pour du gros yaoi qui tache et pas d’originaux mais du doujin !!
(Comme si on n’avait pas déjà assez de boulot avec Kejhia >u>;… )
La naissance d’Auto-Reverse et du Studio John Doe
Je n’ai jamais été douée pour tout ce qui est fanart. C’est comme ça, j’y arrive pas =_= J’ai toujours l’impression de défigurer l’œuvre originale et de lui manquer de respect, bref, c’est compliqué. Alors imaginez un doujin… x’) J’ai très vite renoncé et ai donc demandé à quelqu’un d’autre d’écrire une histoire pour moi. En 15 mn, elle m’a écrit « Family Matters » sur Harry Potter. xDDD
Ce défi personnel a donné envie à un autre dessinateur de se lancer aussi. Comme on était en pleine préparation de la prochaine Japan Expo, on a quand même prévenu les autres qu’on serait un peu… occupés pendant quelques temps pour notre connerie et… Quelqu’un d’autre a trouvé l’idée fun et décidé de participer aussi. Puis une autre et puis encore un autre /o/ On s’est enfermé une semaine durant dans le bureau à dessiner et délirer sur nos doujins à la con ! /o\
Au bout d’une semaine, on avait bien rigolé ! xD Mais surtout terminé tous nos petits honteux doujins. Hâââ, une semaine de rêve. Mais soudain, la grande question :
— okay, on a fait des doujins mais on en fait quoi ?
— Quand on fait des histoires, c’est bien qu’elles soient lues.
— Mais ! On ne va pas partager ça !! La honte !! OAO
Je vous rappelle qu’on se donne comme des chiens dans les fanzines Kejhia et depuis des mois/années en ligne pour se promouvoir et toucher un public, se donner une certaine crédibilité, on a des audience par rapport à nos univers respectifs, des shoneneux, des shoujoistes, du respectable quoi ! owo; Y’a pas moyen d’assumer ça publiquement. À l’époque, le yaoi, c’est le cousin renié de la famille…
Vous le sentez comment on glisse ?… >u>
— Déjà, on va pas les signer ces doujins, no way ! On va prendre des pseudos !!
— Vous savez qu’on a de quoi remplir un fanzine…
— Oyo ! owo
Ainsi sont nés Suika-chan, Lucifiel, Clover, Shame, Dante et Lust, formant le Staff John Doe (les anonymes) pour le fanzine Auto-Reverse.

Auto-reverse no.V
Sensitive Guardians
Doujin FFXIV
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Le délire a quand même duré un moment. x’)
Dès le No.2, je me suis rendu compte que j’avais bel et bien du mal avec le doujin/fanart. C’est la raison pour laquelle, Lust a concocté un scénario original qui a vu naître « Chocolat*Noisette ». Le succès inattendu m’a fait poursuivre avec un chapitre 2 et puis… Finalement, le rythme et ma production de chapitres ne se calant pas avec la parution annuelle du fanzine Auto-Reverse, la série a été sortie du fanzine pour paraître en version reliée et passer sous la bannière de l’association Kejhia. « Clover » étant un pseudo ultra courant à l’époque, donc difficile à identifier sur internet, on lui a jouté le nom de famille de sa famille, Clover Doe.