Blog

Editeurs-no-CGU-Jitsu

Le temps passe et les choses ne semblent pas changer. Ce n’est pas la première fois que j’en parle parce que l’histoire se répète, et se répète, et se répète, mais je m’agace que la démarche ne s’adapte pas à l’air du temps.

nocgujitsu

Je reçois un nouveau message d’un éditeur qui « a vu mon travail, qu’il apprécie et me contacte pour voir si je serais intéressée par une édition professionnelle ». Je tiens à noter cette fois que la personne a été très sympathique. Le mail n’était pas un simple copié/collé et on me parle d’une de mes histoires en particulier. Mine de rien, ça fait plaisir de voir qu’il y a un réel intérêt ou du moins que ça en a l’air. facebook_like
[Et là, vous voyez combien c’est déjà vicié quand on est content que la personne qui vient vous démarcher a au moins regardé votre taff. Un truc qui devrait aller de soi, quoi… :S]
Par contre, au-delà de ça, comme d’hab, aucune perche, aucune info, toujours comme si le fait de dire « édition professionnelle » était une valeur auto-suffisante et que tu allais dérouler le tapis rouge grâce à l’aura prestigieuse de ces mots magiques ! emoji_sparkles

Alors, je le redis, c’est paradoxal, parce que si ça fait rêver un jeune dessinateur qui a peu d’expérience, quelqu’un qui roule sa bosse depuis un moment (et c’est en partie grâce à ça qu’il a accumulé les skills qui font qu’on le repère), ces deux mots ne suffisent pas forcément à le faire sauter dans la emoji_fuseefusée pour les étoiles et le dessinateur/auteur a besoin d’en savoir plus pour effectivement juger si ça l’intéresse ou pas. Enfin, c’est mon avis. Je m’auto-publie déjà dans mes  zines et mangas, ma p’tite routine me fait une vie de folie, ça va. Me demander si une édition m’intéresse, c’est comme si je mangeais mon plat préféré et qu’on me demandait si je ne veux pas venir manger plutôt cet autre plat inconnu. La question est : qu’est-ce qu’il y a dedans ?
L’auteur doit vendre un projet (normal hein) mais l’éditeur, non. Il a joué la carte « je suis éditeur », tout est dit !yugioh

Bah non. C’est le silence autour des conditions des contrats pros. C’est un flou assez compréhensible puisque les contrats dépendent de chaque maison d’édition avec chaque dessinateur. Y’a pas vraiment de standards ni de grille « how to » à consulter. En somme, on ne peut pas deviner les tarifs ni les conditions qui se jouent, c’est ultra variable. Pourtant, les éditeurs nous abordent avec la question : « est-ce que vous seriez intéressé par l’édition professionnelle ? ». Mais ! Il faudrait avoir des détails -JUSTE UN PEU- pour savoir si on serait intéressé. imoji_stare  J’aimerais la bannir de la terre cette question. Quand on pose une annonce pour un job, on donne une idée du poste, du salaire et des conditions !  imoji_stare

Apparemment, c’est une connerie d’aborder ces sujets parce que mes échanges ont toujours tourné court juste après, voire un grand silence sans réponses à mes questions. Comme si j’avais parlé d’un truc atroce. =’D Étiquetée, chieuse de service, laissons tomber.

J’ai l’impression que les éditeurs ignorent encore qu’ils ne sont plus le Saint-grââl et continuent de penser que toute autre forme d’édition n’est qu’un pis-aller. Comme si on ne faisait autrement qu’en attendant le moment de l’édition proemoji_sparkles. Comme si l’arrêt ou recyclage de certains bédéistes ou retour vers l’auto-édition pour d’autres n’était qu’un détail. C’est peut-être un choix par défaut pour certains à la base, mais le constat reste que s’ils ont décidé de passer à d’autres modes d’édition, c’est que c’était plus intéressant que rester chez un éditeur. Faut donner aussi envie au dessineux, l’envie de tenter cette aventure en cette période où ça dénonce à tout va sur les conditions misérables du job.

Ah oui, j’ajouterai un élément de réflexion : concernant les dessinateurs étrangers qui sont édités professionnellement en France -comme  Guilty Pleasure-, je ne pense pas qu’on puisse mettre ce type de cas en parallèle avec des auteurs qui s’auto-publient déjà en France.

Ces personnes à l’étranger n’ont qu’un accès limité au public français via de la vpc worldwilde. Évidemment, un éditeur français est une aubaine pour elles puisqu’elles vont avoir quelqu’un pour s’occuper de ce marché. Elles n’auraient pas pu le faire elles-mêmes ni à cette échelle, c’est tout bénéf, quelles que soient les conditions. Un auteur présent en france qui s’auto-publie et tourne bien, les conditions ne sont pas les mêmes à priori. L’édition professionnelle va peut-être apporter un marché plus grand mais comme de toutes façons la part du dessinateur est considérablement réduite à peau de chagrin… C’est à chacun de faire son calcul et de mettre ses intérêts et objectifs en balance. Quand on voit ce que certains arrivent à faire avec un crowdfunding juste pour lancer un projet, est-ce qu’ils auraient été aussi bien payés et à leurs conditions avec une édition pro ? Les dessinateurs ne sont plus condamnés à ne s’en sortir que sous l’égide d’un éditeur. Va falloir envisager de descendre un peu de son piédestal et retirer les vieilles paillettes de l’époque où « édition professionnelle » était à la fête.

Bon, ça devient un peu bordélique sur la fin mais voilà ! 8’D Lassée par tout ça, un peu agacée aussi et tellement de choses à dire… x_x

Buy Me a Coffee at ko-fi.com

2 commentaires

  • Kisa krys

    Edit Clover : désolée, je ne sais pas ce qui s’est passé ! À priori, le module a bugué un peu quand j’ai voulu modifier ma rep, ou bien j’ai fait une faussa manip mais… mon message a remplacé le tien et je ne peux pas le récupérer ;w;

    • Clover

      Oh ben à ce stade, je pense que la discussion est close vu la réponse que j’ai reçu. J’ai fini par demander clairement quels étaient les termes de leur conditions d’édition/rémunération/diffusion. Là le ton a changé, on m’a répondu sèchement en me disant que « dialoguer avec moi était compliqué » ; la personne s’est vexée comme un poux en butant sur une affaire d’ego où il n’y en avait pas (ils savent que je m’auto-publie déjà, donc je leur demandais des infos pour savoir en quoi il serait intéressant pour moi d’être édité par eux. La personne s’est vexée « si vous n’êtes pas intéressé d’être éditée par « nous » -entre guillemets et tout comme si c’était une attaque personnelle-… =o=), puis la personne s’est jemenvaiscommunprince… =o=²

      Je sais pas trop, cette personne avait l’air sympa à la base, mais c’est comme si parler des conditions avait eu sur elle l’effet des rayons gamma sur el doctor Banner. x’)
      À priori, cette personne s’attendait réellement à ce que je saute au plafond et dise oui sans poser aucune question et que n’importe quoi qu’ils proposent serait accepté avec joie. :s
      J’imagine que oui, ça doit être à peu près pareil dans tous les secteurs artistiques. Ça reste assez dingue de mépriser à ce point ceux dont on dépend en réalité. Ils ont tellement réussi à nous (artistes) faire croire que sans eux point de salut -et ça a été vrai pendant un moment-, ils ne se rendent pas compte que la donne change.
      J’ai finalement pu obtenir quelques infos ; je m’attendais à ce que ce ne soit pas super rentable hein, sauf bonne surprise, c’est vraiment pas pour la rémunération qu’une édition pro pourrait m’intéresser. Sur la fourchette de tarifs qu’ils proposent, en prenant le plus haut, c’est à peine ce que je peux me faire sur un premier tirage avec une sortie en salon. J’y perdrais tous les plus également (goodies, valeurs ajoutées)…
      Mais à part ça, on se sent en position de force et veut te donner l’impression qu’on te fait une fleur…
      M-merci ! ;o; Je vais rester une petite merde d’auteure amateure dans ce cas. :’D

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *