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How to commission

Commissions, commish, commandes de dessin, dessin à la demande, aujourd’hui j’ai envie d’aborder ce sujet : se lancer dans les commissions. Quoi ? Comment ? Tout ça, tout ça. On va commencer par rappeler qu’il s’agit de conseils issus de mon expérience personnelle. J’ai essayé d’être exhaustive mais il peut y avoir des lacunes et des gens qui ont d’autres expériences. 😉

Introduction

Déjà, il faut envisager qu’il y a deux approches dans les commissions.

Dans un cas, le commissionneur aime ce que vous faites et veut « simplement » une représentation d’un personnage qu’il aime sous votre patte. Ce sont généralement les commandes de portraits à fullbody où l’on représente le perso demandé. On a les indications nécessaires pour son physique, peut-être un trait de caractère ou deux mais dans l’ensemble, le dessinateur est très libre.

Dans l’autre cas, le commissionneur aime ce que vous faites et a une idée qu’il voudrait vous voir réaliser. Ici le commissionneur peut avoir des demandes spécifiques sur l’ensemble de l’image : ça peut aller de la pose à l’ambiance générale, le background, une mise en scène, etc. Dans ce cas, le dessinateur est très dirigé et met, en somme, son art au service du commissionneur et de son cahier des charges.

Cette distinction n’est pas forcément évidente de prime abord. Des gens vont débarquer et juste demander leur personnage, si possible comme ça ou ça, avec l’idée qu’il est normal de laisser toute liberté au dessinateur. D’autres commissionneront avec leurs idées et envies, et trouveront tout aussi normal que le dessinateur réalise exactement ce qu’ils souhaitent, demander des modifications et corrections en cours de route. Et ils ont raison aussi dans une certaine mesure, ils paient pour ça. Et puis, il y a vous, et la manière dont vous envisagez les commissions.
Bref, il ne faut pas hésiter à échanger un minimum avec le commissionneur au moment de la commande pour savoir dans quelle optique vous êtes. Ça peut éviter des soucis et du stress par la suite. Dans tous les cas, ne vous laissez pas non plus bouffer par un commissionneur trop exigeant par rapport au service/prix proposé, hein.

QUAND ouvrir ses commissions ?

1 – Vous avez envie 
Si vous avez envie d’ouvrir des commissions, dans l’absolu, personne ne pourra vous en empêcher. Par contre ce serait dommage (et ça donne un coup au moral) d’ouvrir ses commissions et que personne n’en prenne. Dans les commissions, il y a vous, certes, mais il y a surtout les personnes en face, celles qui auront elles aussi le choix de prendre ou non vos commissions, et il ne faut pas les négliger. Au contraire. Parce que ce sont elles qui feront votre avenir dans les commissions. 🙂

2 – Regardez votre public
Je le répète : il ne s’agit pas que de vous. Regardez votre audience, votre public, parce que c’est là parmi vos followers que se trouvent vos potentiels premiers commissionneurs. Pas ailleurs. Pas un lambda qui surfe de page en page et va se dire en tombant par hasard sur vos offres de commissions « whouah, je matais des vidéos de chatons mais là j’vais prendre une commish, c’est clair ! ». Non, ça ça n’arrive pas.
Regardez qui réagit à vos dessins et comment. Le bon pote qui trouve tout ce que vous faites génial, ça ne suffit pas. À quel point les autres ont l’air enthousiasmé par vos dessins ? Au point de vouloir en acheter ou vous payer pour dessiner ? Est-ce qu’il y en a qui ont déjà pris des commissions ou qui ont l’air de s’y intéresser ? Bref, assurez-vous autant que possible que vous avez potentiellement de la demande pour faire votre offre. 😉 

OUVRIR ses commissions 

Ok ! Vous avez des gens qui seraient bien intéressés, vous allez ouvrir vos commissions. Alors, ça se passe comment ? En général, on fait une jolie fiche (ou post), simple et claire mais surtout jolie pour attirer, avec les informations de premières nécessités :

✅ le type de commissions proposées (chibi, portrait, buste, fullbody, avec ou sans décors) avec le prix et une démo si possible. Les visuels parlent mieux aux gens.
✅ le medium utilisé (crayons, feutres, aquarelles, numérique).
✅ la taille de l’image pour le traditionnel (A5, A4, A3, autre) permet aux gens de voir si le rapport taille/prix leur convient. Y’a des gens qui veulent bien mettre 50€ dans un A5 mais pas dans un aceo, c’est psychologique.
✅ les frais de port s’il y en a.
✅ le(s) moyen(s) de vous contacter.
✅ les types de paiement accepté (CB, paypal, virement).
✅ l’utilisation que vous autorisez de votre commission (privée, commerciale).
(✅) Signalez si vous désirez des références graphiques. Si le commissionneur n’en avait pas, en l’avertissant, il fera les recherches avant de vous contacter.

⚠️À ce stade, ne noyez pas davantage le potentiel commissionneur sous trop de sous-infos. Il y a déjà le nécessaire là. Vous pourrez discuter avec lui en privé d’autres détails et ajustements personnalisés s’il a des demandes spécifiques. Une fiche complexe et trop chargée en options est vite un casse-tête rédhibitoire pour le quidam qui voulait juste un dessin de son oc. Cette fiche est une pub, elle doit être claire, concise et attractive.

⚠️ Ne mettez pas en démo vos meilleurs dessins mais des dessins représentatifs de ce à quoi le commissionneur peut s’attendre. Un dessin pour soi, on le bichonne à l’excès, on prend son temps, on ajoute un million de bidules… ce qui n’est pas forcément le cas pour une commishe. Vendez du rêve mais pas de pub mensongère ! 😉

⚠️Pour débuter, je vous conseille de proposer 2-3 types de commishes max. Privilégiez le genre de dessins auxquels vous avez habitué votre audience et qui vous reconnaît pour ça. Si vous faîtes généralement des chibis, ne proposez pas d’un coup des portraits style réaliste. x)

⚠️À moins que vous fassiez des sketchs de malade, je vous conseille de proposer quelque chose d’un peu abouti, notamment avec de la couleur. C’est certes plus cher mais quand une personne est décidée à se faire plaisir en s’offrant un dessin, une commish couleurs sera toujours plus tentante que de payer pour avoir un dessin crayonné même si c’est pas cher.

⚠️Pensez à mettre cette fiche en évidence : publication/tweet épinglé !

Quelques exemples de fiches sur Twitter : on arrive sur le profil de la personne, on voit directement les fiches quand les commissions sont ouvertes, on a les infos essentielles au premier coup d’œil et des précisions que l’on peut consulter quand on a accroché au dessin et aux prix.

FIXER LE PRIX de ses commissions 

[Techniquement, vous devez penser à vos prix avant de faire la fiche, mais comme c’est un morceau important, je préférais le garder pour la fin, que ce soit cette impression qui vous reste le plus à la fin de cette lecture.]

Alors je le rappelle, c’est mon avis.
« Tout travail mérite salaire » mais si vous êtes ici en quête de conseils, on est entre amateurs. Vous apprenez encore à dessiner, coloriser, gérer une compo, la persp, l’anat, tout quoi. Vous êtes encore à chercher et créer votre patte graphique. Dessiner n’est pas votre métier, vous ne déclarez pas vos revenus de dessinateur, ne cotisez pas, ne payez pas de charges, rien. Ce n’est pas votre emploi même si on vous prend des commishes. Apprenez à maîtriser votre art avant de jouer au professionnel sur la tarification.👌Et non, malheureusement le moindre coup de crayon ne mérite pas forcément rémunération ou pas encore celle que l’on espère.
Plus on est bon et coté, plus on peut tirer ses tarifs vers le haut. Mais ça induit qu’il y a aussi un bas de l’échelle et même un moment où l’on n’est pas encore sur l’échelle.
Alors, qu’est-ce qui fait le prix d’un dessin et comment le fixer ?

1 – Vos pairs
Quand on entre dans un business, on espionne la concurrence ! 😎 Pour établir ses prix, on regarde ceux des autres, ces autres dessineux qui sont à peu près du même niveau que nous, à combien sont leurs commissions ? Évidemment, ça suppose d’être un peu réaliste par rapport à ce qu’on fait, ne pas dessiner depuis 3 mois et se voir avec le level d’Obata ! x) Être fier de ses dessins, c’est normal ! 👌 Mais techniquement, aussi fier soit-on, quand on voit un putain de beau dessin, on sait qu’on n’est pas encore là. TwT Et si vous doutez, demandez conseils autour de vous ; les dessineux ont toujours d’autres dessineux/affiliés dans leurs réseaux avec qui discuter de ces choses. 🙂

2 – Votre public
Toujours lui. 👌 Je l’ai déjà dit, mais c’est parmi nos followers que se trouvent les personnes les plus susceptibles de nous commissionner. Alors, il faut évaluer leurs moyens financiers. Il y a peu de chances si on a essentiellement un public de collégiens/étudiants qu’ils puissent mettre 200€ dans une commission. Nope. Il faut proposer un prix raisonnable pour vous mais aussi pour eux.

3 – Ajuster ses propositions
Je parle de s’ajuster à son public en terme de capacités financières, ça passe aussi par ajuster ce qu’on propose comme commissions. Par exemple, si vous jaugez que votre public pourrait mettre ±20€ dans un dessin, proposez des commishes dans ces prix : des chibis, un portrait/buste, etc.
Vous voudriez proposer des commissions plus importantes, plus travaillées, plus chères, rien ne vous empêche d’en proposer aussi, mais vous savez que ce n’est pas ce qui marchera le mieux pour le moment auprès de votre public à ±20€. Soyez patients. Essayez déjà de faire marcher ces petites commissions et à mesure que vous progresserez, que votre public grandira (en taille et en moyens financiers), vous pourrez faire évoluer vos commissions aussi. 🙂

Désolée si vous espériez une grille de tarifs chiffrée, claire et nette mais elle n’existe pas. Il n’y a qu’une idée de prix entre dessinateurs plus ou moins de même niveau/statut. Les prix dépendent de tout un tas de choses, c’est une alchimie propre à chacun.✨
Les pros ne tarifient pas comme les amateurs. Un amateur encore débutant ne vaut pas un amateur aguerri ou semi-pro. Le temps passé sur un dessin n’est pas le même selon que l’on maîtrise ou non son art. Un dessineux qui a une bonne grosse fanbase pourra plus facilement tirer ses prix vers le haut que celui qui n’a qu’une toute petite audience, même s’il dessine aussi bien.

MORE…

Je suis du parti qu’il faut commencer humblement avec ses tarifs, le temps de se faire la main et éclore une petite réputation. Quand on commence à avoir deux-trois commissions que l’on peut exposer fièrement, d’autres gens ont plus confiance pour commissionner à leur tour. Ceux qui ont déjà commissionné et sont satisfaits font de la pub aussi et peuvent revenir. Avec le temps, la confiance et la confiance en soi, on peut augmenter les types de commishes proposées et tout naturellement ajuster ses tarifs avec son level up en dessin. C’est un cercle vertueux et une courbe de progression dans le temps.🌈✨ C’est pareil pour le public qui débute par l’achat de petits dessins et qui va graduellement devenir plus connaisseur et vouloir acheter des dessins de plus en plus qualitatifs et accepter le prix en corrélation (dans la capacité de ses moyens). :3

Les commissions ne sont pas seulement un moyen de se faire de l’argent. Personnellement, j’estime (surtout quand on est amateur) que c’est un moyen d’apprentissage, ce sont des exercices : on va dessiner des types de personnages qu’on n’aurait probablement pas fait de soi-même, tester des colos, des designs, des éléments (et s’enrichir de tout ça), gérer/améliorer le temps de réalisation, sortir de ses sentiers battus avec un juge à l’arrivée : le commissionneur. Y’a des gens qui paient pour des cours, là on est payé pour se perfectionner nomdidiou ! 💪

Bref, j’ai l’impression que j’oublie des trucs mais l’essentiel est là pour commencer je crois. Si je pense à autre chose, je ferai un ajout ultérieurement !

4 commentaires

  • Kantarou

    SUper article pour ceux qui se pose la question des commish.
    Mais j’avoue que je croyais que tu ouvrais une session de commish. Mais je suppose que tu as encore pas mal de boulot a faire. 😉

    • Clover

      Nope, je n’ouvre plus de nouvelles sessions de commishes (à part quelques happy hour), j’en ai encore des tiennes à faire et *je touche du bois* je n’ai pas besoin d’ouvrir des slots pour avoir des commandes de temps en temps. ♥

  • clefdecristal

    J’aime bcp ton article, notamment l’aspect positif des commish, à savoir pouvoir évoluer en ouvrant ses horizons à d’autres thèmes / sujets de dessin. J’ai souvenir que les seuls cas où j’avais été commissionnée c’était sur une communauté virtuelle et le paiement était en monnaie virtuelle pour acquérir des avatars ou skins trop mimis ; j’en avais retiré des dessins couleur finis dont j’étais assez contente pour faire des cartes à vendre en convention (c’est dire à quelle époque ça remonte!), mais au final, une expérience pas assez positive pour vouloir en faire plus (je sais plus pourquoi). Globalement, comme tu le mentionnes, le point critique, c’est d’avoir des followers prêts à mettre des sous, et je me souviens de ma belle déconvenue quand j’en avais proposé sur DA au début ; faire une belle page de vente ne suffit pas comme tu dis 😉

    • Clover

      Étant plutôt dans le cas des dessineux qui mettent leur art au service du commissionneur, j’ai énormément appris avec les commissions et les idées qu’apportent les gens sont une énorme source pour alimenter l’imagination, des choses auxquelles je n’aurais jamais pensé toute seule. :3

      Yep about le point critique. /o/ C’est devenu plus facile d’avoir des followers maintenant avec les réseaux sociaux et d’ouvrir des commissions mais paradoxalement comme il y a infiniment plus d’offres/concurrence (et de gens segmentés sur des comptes) ce n’est pas si facile de faire marcher ses commissions.

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